Les larmes amères de Petra von Kant

Rainer Werner Fassbinder

"Un texte fondateur revisité par une mise en scène esthétique, originale et intelligente. C'est un véritable univers visuel et sonore que Périne Julien a réussi à créer autour de la pièce la plus ambiguë de Fassbinder. On reste subjugué par la justesse de l'interprétation des six comédiennes qui nous font voyager au coeur de cette passion destructrice de Petra pour Karine. Un spectacle intense d'où l'on sort ému, réjoui, fasciné..."

Gilles Azzopardi

Résumé

La grande styliste allemande Petra von Kant vit seule avec Marlène, sa domestique. Une relation ambiguë les unit. La jeune Karine fait irruption et devient l'unique objet de désir qui obsède Petra. Ne discernant plus l’amour de la possession, Petra sombre dans le désespoir le plus total. Marlène observe et se tait… Témoins de cette folle passion, nous sommes projetés dans un univers esthétique et sonore où la sensualité sublime une réalité douloureuse.

L'auteur

De 1966 à 1982, R.W. Fassbinder a réalisé 44 films pour le cinéma et la télévision, il était également dramaturge, acteur et metteur en scène. RW. Fassbinder, au sein de ses projets, a su s’entourer d’une imposante présence féminine qui sera déterminante dans son œuvre (Hanna Schygulla, Ingrid Caven, Irm Hermann, Margit Cartensen furent ses actrices fétiches) Les larmes amères de Petra von Kant compte parmi ses premières œuvres. Il réalisa le film en 10 jours. Margit Carstensen, Hanna Schygulla, Irm Hermann endossaient les rôles principaux. R.W.Fassbinder est mort en 1982 à l’âge de 37 ans.

Personnages

Petra :

Déçue par les hommes, Petra vit en femme libre et indépendante à Cologne, en Allemagne. Charismatique et déterminée, elle a su se frayer un chemin dans le milieu de la mode jusqu’à obtenir une reconnaissance en moins de trois ans. En dépit de sa notoriété et de son assurance, Petra est un personnage torturé, doté d’une grande sensibilité. Cette pièce est un « roman d’apprentissage » où Petra chute puis se relève : « j’ai appris, et ça a fait très mal », conclut-elle dans la dernière scène.

Marlène :

La domestique ou factotum, elle aide Petra dans de nombreuses tâches ainsi que dans son travail (dessine des modèles, écrit des lettres…). Son silence fait son mystère. En effet, Marlène est un personnage muet du début à la fin de la pièce. Elle reçoit dans le silence le plus total les ordres parfois brusques de Petra. Son statut, établi au début comme un statut de soumission s’éclaircit peu à peu au fil du récit. Marlène prend alors de plus en plus d’importance tant et si bien que l’on en vient à se demander si l’enchaînement des évènements est lié à ses désirs et volontés.

Sidonie :

Petra entretient avec Sidonie, sa "meilleure amie", des rapports tendus, dans lesquels l'obligation sociale semble avoir pris le pas sur l'affection depuis longtemps. Les deux femmes semblent ne pas avoir le même point de vue sur les relations de couple, l’esprit parfois cynique de Sidonie s’oppose à une Petra en quête d’indépendance. Trois ans après s’être perdues de vue, Sidonie va présenter Karine à Petra.

Karine :

Une personnalité redoutable se cache derrière cette jeune fille au passé douloureux. C’est une fille d’ouvriers qui cherche à sortir de sa condition. Elle aime Petra « à sa manière » : sans véritable sentiment amoureux. Son influence sur Petra lui permettra peu à peu d’inverser le rapport de domination établi au début de la pièce.

Valérie :

Après avoir été à la charge de son mari, la mère de Petra, habituée aux voyages et au confort, se fait entretenir par sa fille à qui elle demande de l’argent au début de la pièce. Elle a peu de rapports intimes avec Petra mais tente d’être à l’écoute quand l’occasion se présente. Un monde sépare cependant les deux femmes et l’on comprend rapidement que le dialogue ne sera jamais possible.

Gabi :

Fille de Petra, elle commence à découvrir naïvement les tourments de l’amour. Elle vit en pension, ce qui la met à l’écart de la vie de sa mère. Elle incarne le cliché de l’amour adolescent dans la société actuelle. Si ça mère devine si bien à quoi ressemble son amoureux c’est parce que sa fille appartient au même moule que les autres jeunes gens de son âge.

L'équipe

Mise en scène

Perine Julien

Comédiennes

Astrid DEFRANCE (Petra von Kant)
Philomène TULENEW (Marlene)
Lea FROMENT (Sidonie)
Jehanne GASCOIN (Karine)
Mélanie VINDIMIAN (Gabrielle von Kant)
Julie CHARBONNEL (Valérie von Kant)

Costumes

Claire CHASLERIE

Régie

Anne LEMETAYER

Maquillage

Marjolaine STROMBONI

Chorégraphie

Morgane LAVOINE

Graphisme

Adrien LABBE

Création Lumière

Laurent LEDUIC

Photographie

Quentin DOUAIRE